Dante et Islam. Le problème des Limbes (al-A'ara^f).

Nous avons concédé à Ain Palacios que le mot latin "limbus" a pu traduire, au Moyen Age, le mot arabe "al-A'ra^f". Mais nous avons nié que le sens coranique primitif de "al-A'raìf" soit celui de l'eschatologie dantesque (et l'eschatologie en général, mai le Vatican abolit le limbes, 2007). Les versets Q.VII, 44-45 sont formels: ils présentent les "gens de l'A'ra^f" comme des e^tres humains exceptionnels, doués par Dieu don mystique de discernement:juchés sur un lieu élevé dominant, à la fois, le Paradis et l'Enfer, ils expriment leur désir (de l'un) et leur horreur (de l'autre), et prononcent, tant sur les élus que les damnés, la sentence meìme de Dieu. Ce sont donc les Assesseurs du Juge du Jugement associés à ce magistère suprème parce qu'il ont tout abandoné à Dieu (cf. Matth., 12, 279, ce qui est le propre des mystiques. Qu'il s'agisse des martyrs et saints su^fi^s, ou des XII Ima^ms martyrs selon les Shi'ites. Si plus tard, l'influence mu'tazilite et hellénistique, subie par les Néo-ash'arites comme Ghazali, a accrédité en Islam l'idée d'un A'ra^f peuplé d'e^tre neutres et imparfaits, en état de suspense, - on ne voit pas comment cette idée musulmane tardive aurait pu influencer les "Limbes" chrétiens, résevés aux enfants morts sans bapte^me, ou aux adultes dénués de discernement. Asìn avait, d'ailleurs répondu prudemment : je ne dis rien du sens coranique in se, mais in quantum il a été interprétè par les hadi^th. Et les hadi^th que je cite ne sont ni "assez modernes", ni dépendants de Ghazali (cf. Escatologia, p.186, N°2 et 3).
Casalino Pierluigi, 25.12.2014