D'un Islam à un autre.

Le monde islamique ne réponde plus à la cohèrence q'on lui a longetemps supposée. Si les 57 E'tats membres de l'Organisation de la coopération islamique continuent à entretenir l'illusion de leur accord sur un substrat identitaire commun, dans la réalité, les motifs de discordance sont bien plus prononcés. L'affiliation à un motif a été considérablement erodée par l'ascendant des questions nationales et leurs pendants stratégiques et géopolitiques. Dans le fond, cette tendence n'a rien de nouveau: les differends intéretatiques ont été depuis toujours une réalité structurante des relations internationales. Par contre, la capacité de ces différends à provoquer des mouvements d'erosion sur le plan intéretatiqueest pour sa part une tendance effectivement menaçante. De plus en plus, en pensant Islam, on pense communautés internes plus qu'un unité. Le clivage supposément inné entre sunnites et chiites a été intégré depuis logtemps par les populations musulmanes. Les observateurs non musulmanes  en ont été tout aussi conscients. Cependant, la traduction de cette mise en opposition par des actes à la violence inouie parai^t avoir pris une ampleur bien plus significative au fil de la décennie passée. Les violence communautaires récurrentes intervenant en Afghanistan, au Pakistan et en Iraq en sont les exemples  les plus criants. Les attitudes de rejet mutuel de la part des sunnites et des chiites au sein du monde arabe s'inscrivent dans la me^me veine. Le monde musulman n'a pas encore initié une polaristation structurante et irrémédiable; en dépit des apparences, le sectarisme reste en retrait de la tendence plus large des populations à l'ouverture et la composition indépendamment de considérations strictement commounautaires. Pour autant, une malaise croissant ne continue pas moins à imposer graduellement. Les attitudes étatiques de méfiance et de défiance, et les politiques en découlant, y sont pour quelque chose. De loin la rivalité en cours entre l'Arabie saudite sunnite et l'Iran chiite donne lieu à des guerres par procuration pour lesquelles l'ont retient et suppose généralement un label commounautaire. C'est le cas pour la Syrie, pour l'Iraq, pour le Liban. D'aucuns étendent cette grille d'analyse jusqu'aux Pakistan et de l'Afghanistan. On peut ainsi diffcilement nier le fait que maints E'tats soient engagés dans une stratégie une lutte s'apparentant à ce qu'ils perçoivent comme étant une lutte existentielle. Le travers de cette situation, c'est quelle se traduit par de menaces existentielles dont pa^tissent, au premier chef, des populations civiles innocentes par définition. Signe d'une entorse supplémentaire à l'idée d'une unitée d'une unité islamique, les fragmentations qui se traduisent par l'émergence de po^les politico-religieux. De Boko Haram (Nigéria)   au Conseil des moudjahidin d'Indonésie en passant par al-Qaida, les groupements issus d'al-Qaida, les groupements s'en revendiquant, ceux en ayant fit scission, sans oublier le nombreuses organisations du nom de Jihad islamique (le Caliphat en Iraq), les Hezbollah (libanais, turc, etc...), le Tehrik-e-Taiban Pakistan...la liste est longue d'exemples soulignant la fragmentation du champ islamique contemporain. Certes, chacune des ces organisations oscille entre foi et un project transanational aberrant défiant l'idée de'E'tat-nation (l'institution d'un caliphat islamique!) et mise en priorité d'agendas purement nationaux sur le modèle de ce par quoi les Frères musulmans égyptiens - inspiranteurs à leur tour de bien des mouvemets islamiques analogues - se sont illustrées. Mais les malaise n'en apparai^t pas moins prononcé, tant on comprend que l'idée des E'tats forts, doublé de régimes et gouvernements à la souveraineté établie et sans faille, semble s'inscrire progressivement dans le passé. L'érosion du monde islamique n'est pas effrayante du fait de l'entorse que qu'elle porterait à l'unité de la Oumma. Elle est bien plus inquiétante pour pour qui s'interroge sur les modèles de réorganisation auxquels elle laisserait place. L'Ordre westpalien, ance^tre fondatuer des E'tats-nations, nétait pas né pour devoir ensuite se pérenniser. En ce sens, les passage vers une nouveau s'inscrit dans la nature des convultions du monde islamique et le type de réactions qu'elle apelle de la part du reste du monde. Le monde islamique est, à l'image de l'ordre international, engagé dans une phase transitoire à l'issue incertaine. La nature des ses évolutions pourrait me^me contribuer à forger, en partie, les contours de l'ordre international qui suivra. Mais en attendant, il est fort à craindre que la Oumma, elle aussi confrontée à une essoufflement, ait à passer par bien des épreuves douloureuses et traumatisantes avant que d'envisager son propre et nouveau départ.
Casalino Pierluigi, 5.08.2014