Rousseau et Diderot

Dans "L'éloge de la follie", E'rasme da (1469-1536) vait marqué
l'humanisme de la Renaissance. Partie intégrante de lui-me^me et de
tous les humains, Dame Folie prend enfin la parole en philosophie.
L'imaginaire de Rousseau la prolonge et la transmue en un "E'loge de
l'illumination". Sour la route de Vincennes, l'homme ausculte son
"état dìégarement". Mais de cette "agitation qui tenait du délire" et
qui lui revient souvent par rafales, il tire aujourd'hui un
enthusuasme qu'il va partager avec Diderot et les E'ncyclopedistes.
Leurs complicités fraternelles et les sinstres démolissages vont
opposer trois décennies durant le clan des déistes, des matérialistes
et les athées à J.J. Rousseau. Qui du protestantisme au catholicisme
et viceversa, mais toujours dans son vagabondage intérieur, confesse
:"J'avais souvent travesti la religion à ma mode, mais je n'avais
jamais été san réligion". Pour l'instant, nous sommes en 1749.
L'auteur neurasthénique et encor obscur s'enflamme pour Diderot. Avec
sa "Lettre sur les aveugles à l'usage de ceux qui voient" (1749), le
grand Diderot qui se disait déiste est devenu athée, ce qui lui vaut
d'e^tre embastillé à Vincennes.
L'incarcération met Rousseau en état de crise pathétique:
palpitations, incontinence de larmes, "troubles inexprimable", qui
s'écluse cependant dans une pousée d'enthousiasme verbal et créatif.
Déprimé, maniaque, instable, Rousseau compose un hymne au bonheur de
rendre son a^me transparente, et transmue la fièvre amoureuse en une
"illumination" qui engendre le "Discours sur les sciences et les
arts".
Casalino Pierluigi, 21.11.2015