L'esprit de Genéve et les incertitudes de la détente (1926-1927)

En septembre 1926 l'Allemagne entre à la SDN. Pendant quelques années,
la vie internationale est dominée par l' "esprit de Genéve": les
principes pacifistes chers à la SDN semblent progresser à grands pas.
"Apo^tre de la paix", Briand obtient la collaboration des E'tats-Unis
pour mettre la guerre "hors de la loi":signé le 27 aou^t 1928 par
quinze pays, le "pacte Briand-Kellog" de renonciation à la guerre sera
finalement approuvée par cinauante-sept E'tats, dont la Russie
soviétique. En réalité, ce pacte totalement illusoire ne comprend
aucun engagement concret. Briand désire aller plus loin et de faire
les E'tata-unis d'Europe. Il propose le 5 septembre 1929 à la SDN de
réunir les E'tats européens par "une sort de lien fédéral". Ce projet
de fédération européenne, à la fois économique et politique, est
prématuré. Aucune grand puissance ne le soutient, et la crise le fait
rapidement sombrer dans l'oubli. Il constitue pourtant la première
initiative d'envergure pour construire une Europe unie. Rancoeurs et
frustrations n'ont pas disparu. En Allemagne Stresemann est
violentement combattu par la droite nationaliste et en France la
germanophobie de l'opinion publique demeure profonde. La France
renforce sa position dans les Balkans et Europe orientale, en
concluant des alliances avec la Roumanie (1926) et la Yougoslavie
(1927), ce qui provoque le mécontent de la Russie (désormais URSS) et
de l'Italie. Le maintien du nationalisme économique est préoccupant et
la détente dépend trop du flux des capitaux americains investis en
Europe. Les solutions adoptées au lendemain de la guerre laissent
encore trop de place aux égoismes nationaux.
Casalino Pierluigi, 4.11.2015