Le XIX siècle est celui des Lumières séfarades dans l'Empire Ottoman. Des Livournais, marqués par les idées liberales du grand-duché de Toscane à la fin du XVIII siècle, portés par le grand essor économique de l'Ouest européen, vont s'installer dans les villes séfarades de l'Empire Ottoman, où, protégés consulaires des puissance ocidentales, ils se trouvent ainsi au-dessus des lois turques et des lois rabbiniques; ils apportent, avec le développement du grand commerce international dont il sont les animateurs, la banque, les industries, les idées modernes, l'education laicisée dans les grandes villes de l'Empire Ottoman, notamment à Salonique, capital maritime dont 60% des habitants sont séfaraders et 10 à 15 % donme. L'occidentalisation et la laicisation déclenchent les me^mes processus que dans le monde chrétien européen. Mais dans cette dégradation de l'emprise religieuse traditionelle, c'est aussi le plein épanouissement de la culture séfarade avec la multiplication de journaux, des livres, de revues en langue judéo-espagnole, l'ouverture accrue sur le monde extérieur, l'intération d'apports turcs, balkaniques, occidentaux. Les processus d'occidentalisation va s'accentuer avec le retour vers l'ouest de nombreux séfarades qui s'accélère après l'annexion de Salonique par les Grecs, l'hellénisation de la ville, puis la Prmière Guerre Mondiale.
Casalino Pierluigi, 10.08.2014