Les Juifs au Maghreb: les Livournais d'Alger e de Tunis

Après 1492, l'afflux de réfugiés ibériques est plus considérable en Tunisie qu'au Maghreb central et s'accoi^t encore après la conversion forcée imposée par Lisbonne. La Tunisie parai^t e^tre davantage un lieu de passage, ou une étape vers l'Orient ou l'Italie. A la fin du XVIe siècle, de nombreuses familles émigrent vers le grand duché de Toscane où les communautés juives de Pise et de Livourne sont en plein essor. Dès cette époque apparaissent le liens privilégiés commerciaux, familiaux et intellectuels qui uniront par la suite les Juifs de cette partie du Maghreb et les Juifs de Livourne. A Alger vivent, sans doute depuis le XVIIe siècle, des Juifs originaires de Livourne. Parmi ces juifs livournais, certains sont des descendants des expulsés d'Espagne et du Portugal, installés à Livourne en vertu des droits accordés aux Juifs dans cette ville toscane, gta^ce à l'édit promulgué le 10 juin 1593 - "La Livournine"- par Ferdinand Ier de Médicis, grand-duc de Toscane (1587-1607). qui engage les étrangers et plus particulièrement les Juifs à venir s'établir dans les ports francs de Pise et de Livourne. Jacob Franco Albuquerque, un'expulsé espagnol, se rend d'Alger à Livourne. Prestige et privilèges des Livournais sont dus pour une bonne part à l'attrait qu'à exercè la ville de Livourne suer les Juifs du monde méditerranéen, et notamment sur ceux d'Afrique du Nord. C'est seulement à partir de la fin du XVIIe siècle que l'on trouve mention de noms livournais à Alger. Cela est du^ essentiellement au fait que les archives du consulat français d'Alger ont souffert pendant les èpoques troublées (talors que celles de Tunis ont été soignement conservées). Pour ce qui est des témoignanges littéraires, les chevalier d'Arvieux semble eìtre le premier à faire mention de Livournais à Alger. Socialement et culturellement, beaucoup s'y rattachent. En fait, à Alger, contrairement aux villes provinciales tunisiennes ou à Tunis, les Livournais ne constituent pas vraiment une communauté a part. Cependant ils représentent le quatrième grand groupe après les plus anciens habitants juifs de la ville, les immigrants venus des Balèares en 1287 et d'Espagne aux XIVe et aux XVe siècles.
Casalino Pierluigi, Tunis, 17.03.2015,